J’ai été la première fille de ma prépa à intégrer Polytechnique. C’était en 1994. À l’époque, le service militaire obligatoire freinait encore certaines vocations. Mais le véritable obstacle, je le voyais déjà : c’était l’image des sciences. Une image masculine, rigide, éloignée de la réalité des métiers, et surtout, profondément limitante pour toutes celles qui auraient pu s’y projeter. Près de trente ans plus tard, les chiffres restent préoccupants. C’est ce qu’a rappelé, avec beaucoup de justesse, Laura Chaubard, la directrice de l’X, lors de son audition devant le Sénat le 12 juin dernier. Ce n’est plus simplement un sujet d’égalité. C’est un enjeu stratégique. Un enjeu de souveraineté, de puissance économique et d’émancipation individuelle. Les filières scientifiques sont au cœur des grandes transitions que notre pays doit réussir : transition numérique, transition énergétique, transition industrielle. Si les femmes n’y trouvent toujours pas leur place, c’est toute la société qui s’appauvrit, et c’est la France qui se prive de la moitié de son potentiel. Il faut agir tôt, dès l’école primaire, pour donner à toutes les jeunes filles le goût des sciences. Il faut mettre en lumière la diversité des parcours, multiplier les rôles modèles, et oser des approches nouvelles, même si elles bousculent certains cadres. L’enjeu, c’est de ne se priver d’aucun talent. Parce que sans les femmes, la science n’est pas complète. Et notre avenir non plus. École Polytechnique #WomenInTech #Sciences
« L’enjeu, c’est de ne se priver d’aucun talent. Parce que sans les femmes, la science n’est pas complète. Et notre avenir non plus. » Merci Christel Heydemann, le combat continue.
Oui. Et le problème prend sa source en amont même de la primaire. Dans les stéréotypes de genre liés - entre de nombreux autres éléments - par exemple aux jouets différenciés entre filles et garçons (ex. facilitant la vision dans l’espace, la compétition etc), aux discours entendus, aux rôle modèles. La prise en compte à l’école doit être beaucoup plus précoce. Mais cela se joue aussi beaucoup en dehors de l’école ! https://www.nature.com/articles/s41586-025-09126-4
J’ai l’impression que la grande majorité des enseignants en primaire sont des littéraires. Et que la science et les maths sont enseignés avec un effet reboutoir pour une partie des enfants. Les anglo-saxons ont il me semble, une façon plus joyeuse d’aborder les sciences. Les intervenants scientifiques et des événements en primaire autour de la science, n’auraient-ils pas le pouvoir de nous faire changer un peu de biais sur ces questions?
Le concours est le même pour tous.tes non ?
Mémoire En 1972 une première : 7 filles sont admises à l"x dont la major était Melle Anne Chopinet prépa au lycée Condorcet 75009
Oser sans faire de vagues dans le circuit administré : à vos marques, lancez-vous !
Merci Christel pour ce partage qui fait écho à nos propres engagements. L'accès des jeunes filles à la tech reste un enjeu clé. Nous intervenons, avec nos collaboratrices, dès le collège pour casser les idées reçues et ouvrir le champ des possibles. Notre réseau mixité NGE - BTP joue un rôle moteur en mobilisant les collaboratrices ET collaborateurs autour d’actions concrètes de sensibilisation, de mentorat et de promotion des parcours féminins dans les métiers techniques. Ce travail est indispensable pour réduire les inégalités dès la racine.
Mon fils termine sa 1ère année de prépa ingénieur et j'ai trouvé très étonnant que sur 52 élèves (en début d'année), 00 fille(s) ! Quel dommage et oui, ça pose question...🤔
Ingénieur de Recherche HC "Instrumentation Scientifique et Techniques de mesures" [CNRS]
4 sem.Le nombre d'avis rétrogrades voire réactionnaires lus ici est symptomatique d'une idéologie de résistance mortifère. Alors que le raisonnement proposé est simple et pragmatique. On a besoin de plus d'ingénieurs à l'échelle européenne, des filières majoritairement occupées par les hommes. Sur deux sujets capitaux: l'IA qui relève de l'algorithmique donc des mathématiques et les technologies quantiques, qui relèvent de la physique du même nom, avec un très fort bagage formel. La solution la plus immédiatement mobilisable -celle qui est proposée- ici est d'inciter davantage les femmes à embrasser ces carrières, notamment en modifiant discours et roman autour de ces métiers, sans jamais parler ni de "quota", ni d'"égo", ni d'"égalité à tout prix". A quel moment cette analyse doit elle convoquer des opinions et des avis d'ordre strictement discursifs et essentialistes sur la femme? Une autre solution serait de mobiliser le reste du règne animal voire du vivant, plantes comprises, pour former plus d'ingénieur dans un temps contraint. Mais elle semble moins triviale à mettre en œuvre...